Maxime ARQUILLIERE, Daniel RICHARD, Capucine PEIGNIER, Grenoble, janvier 2015
Le Pakistan face au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes : le cas du Baloutchistan
Cette analyse est basée sur deux entretiens menés avec des demandeurs d’asile de la région du Baloutchistan, province du Pakistan. Elle est complétée par des informations provenant de sources institutionnelles, d’instituts de recherches, d’articles de presse et de reportages.
Contexte
Les Baloutches sont une ethnie d’Asie du Sud à la culture, la langue et la religion particulières. Ils peuplent un territoire avoisinant la taille de la France. Ils se partagent entre le Pakistan (environ 7 millions d’habitants), l’Iran (1,6 millions) et l’Afghanistan (600 000). Depuis leur annexion au Pakistan en 1948, les baloutches qui y sont établis réclament leur indépendance, sans succès. Leur province représente 42% du territoire et leur population 3,57% de la population totale du Pakistan.
Pourquoi y’a-t-il un conflit au Baloutchistan?
Un désir d’indépendance
Les Baloutches sont une ethnie ayant une culture, une langue, des traditions et une interprétation de la religion propres. Ce sont des musulmans sunnites, croyants mais non pratiquants. Ils ont une interprétation séculière de la religion : les institutions politiques ne sont pas mélangées avec les institutions religieuses. Ils ne se définissent ainsi pas comme musulmans, mais avant tout comme Baloutches.
C’est pour ces particularités culturelles qu’ils ne veulent faire partie ni du Pakistan, ni de l’Iran ou de l’Afghanistan car ils n’en font historiquement pas partie. Ils veulent ainsi créer un État indépendant.
La perte de l’autonomie à la décolonisation
Les Baloutches sont un peuple originellement émigré depuis la mer Caspienne jusqu’aux bords du golfe d’Oman. D’abord réparti en tribus, parfois confédérées, un royaume dit “de Kalat” se forme en 1666. Au XIXè siècle, l’Empire britannique colonise la région. Les actuels Inde et Pakistan deviennent des colonies britanniques. Le Baloutchistan est divisé lors du traçage des frontières de cet empire avec la Perse et l’Afghanistan. La partie du Baloutchistan colonisée par les britanniques prend la forme d’un protectorat semi-autonome ; les deux autres régions font respectivement partie de la Perse et de l’Afghanistan. Les britanniques accordent l’indépendance à leur colonie en août 1947 et la divisent entre le Pakistan et l’Inde. En 1947, le Baloutchistan est ainsi divisé en trois parties : l’une sous autorité iranienne, la deuxième en territoire afghan et une troisième région tout juste libérée de l’occupation britannique.
La décolonisation voit la perte de l’autonomie du Baloutchistan libéré. En 1947, le Pakistan propose au Baloutchistan de rejoindre le pays. Le Baloutchistan est déjà doté d’une organisation politique reposant sur un Chambre des communes et une Chambre des Lords, qui ont délibéré entre un rattachement au Pakistan, à l’Inde ou la formation d’un État indépendant. La grande majorité des parlementaires a voté pour l’indépendance. Cependant, le Pakistan a attaqué militairement le Baloutchistan et a annexé de force la région le 27 mars 1948. Le Baloutchistan a ainsi été indépendant durant 9 mois avant d’être annexé par le Pakistan. Depuis, le Baloutchistan se partage entre l’Iran, l’Afghanistan et le Pakistan, et les Baloutches se battent pour leur indépendance.
La lutte prend la tournure d’un conflit ouvert à plusieurs reprises, en 1958-1969, puis entre 1973 et 1977 et enfin depuis 2004.
Un conflit aux enjeux multiples
Le conflit qui oppose aujourd’hui les baloutches à l’autorité pakistanaise a des enjeux multiples. La reconnaissance du mouvement nationaliste baloutche est au cœur des revendications de ce peuple. Toutefois, des enjeux économiques semblent se mêler à cette opposition.
La principale cause d’occupation du Baloutchistan par le Pakistan serait la présence des ressources naturelles. Il s’agit d’un territoire riche en ressources, notamment en gaz, en or, en argent, en fer, et en uranium. Ainsi, 80% du gaz pakistanais proviendrait du Baloutchistan. La cinquième plus grande mine d’or au monde se situe au Baloutchistan, concentrant des richesses estimées à $500 milliards, et le Pakistan a passé des accords avec des compagnies canadiennes et chinoises pour exploiter ces minerais.
« Ils n’ont pas besoin des populations, ils ont besoin du territoire, ils ont besoin de nos ressources. » |
Cependant, les populations locales ne profitent pas de ces richesses : les ressources sont distribuées dans le reste du pays et les ménages du Baloutchistan ne sont que très peu approvisionnés. « Ils n’ont pas besoin des populations, ils ont besoin du territoire, ils ont besoin de nos ressources ».1
Le territoire du Baloutchistan a également une position stratégique du fait de son débouché sur la mer d’Oman. Le port en eaux profondes de Gwadar est au cœur des relations régionales. Le Pakistan noue des accords avec l’Iran au sujet d’une voie commerciale. La Chine a un rôle central dans la région de par sa volonté d’implantation dans le golfe d’Oman. La Chine soutient ainsi la construction du port de Gwadar, qui pourrait offrir un débouché à la partie ouest de la Chine grâce à l’aménagement de routes et d’oléoducs. La Chine souhaite construire une ligne de chemin de fer longue de 1800km entre Kashgar et Gwadar. Ces accords entre le Pakistan et la Chine font naître un ressentiment à l’égard de celle-ci au sein des baloutches, qui se sentent obligés de donner leurs ressources. Les investissements ne profitent pas à l’arrière-pays du Baloutchistan. La proximité du détroit d’Ormuz, par lequel transite environ 20% du pétrole mondial2, renforce l’aspect stratégique de ce port.
Ainsi, il apparaît que le nationalisme baloutche se heurte à la volonté du Pakistan de garder la mainmise sur la région du fait de ses richesses et de son aspect géostratégique.
Quelle forme le conflit entre le Pakistan et les Baloutches prend-il ?
Une mobilisation de la part des Baloutches
Le désir d’indépendance de la population baloutche établie au Pakistan est ancien, mais les mouvements de revendications des militants prennent actuellement plusieurs formes.
Tout d’abord, il faudra noter que les revendications peinent à se faire entendre par la voix politique et démocratique. En effet, la représentation de chaque province du pays au sein du pouvoir législatif est déterminée proportionnellement à sa population. Or, le Baloutchistan, bien qu’il représente 42% du territoire national, n’accueille que 4,4% de la population pakistanaise, si bien que seuls 14 sièges sur les 342 lui reviennent. Dans cette situation, difficile d’espérer pouvoir faire entendre sa voix. Cette impuissance conduit à un boycott des urnes de la part des partis nationalistes et d’une population désillusionnée.
Cette situation conduit les militants baloutches à trouver d’autres moyens d’action. Ceux-ci sont de plusieurs ordres : certains croient en la pacification démocratique tandis que d’autres exigent l’indépendance sans condition.
Ces derniers ne croient plus en une issue démocratique et pacifique et choisissent donc d’utiliser la force, de prendre les armes pour défendre leurs idées en se lançant dans une guérilla contre les forces armées pakistanaises. Cette lutte prend la forme d’attaques contre des infrastructures, des gazoducs, des lignes de chemin de fer.
À l’inverse, les partis tels que le Baloch National Movement (BNM), conservent une foi solide dans les armes politiques et civiles et dans la démocratie. Ils rejettent les actions violentes et choisissent de mettre l’accent sur l’éducation des populations, sur la mobilisation, les manifestations.
L’objectif est que les baloutches eux-mêmes prennent conscience que vivre dans un pays libre est un droit qui leur est dû, et qu’ainsi ils soient en mesure d’unir leurs voix de manière assez large pour qu’elles soient entendues par la communauté internationale, et qu’enfin des négociations puissent s’ouvrir avec les autorités pakistanaises. Ces militants espèrent l’ouverture de négociations avec le Pakistan, sous l’arbitrage des Nations Unies, pour faire valoir le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Cette lutte au sein du Baloutchistan rencontre des échos mitigés au sein de la population non-baloutche du Pakistan. Les militants baloutches affirment avoir le soutien de certains écrivains et journalistes qui se dressent contre le système en place. Toutefois, la situation semble plus méconnue dans la province du Pendjab, une région densément peuplée de pakistanais non-baloutches. Dans cette région, un micro-trottoir de la BBC a montré que de nombreux pendjabi n’avaient que des connaissances sommaires sur le Baloutchistan et n’étaient pas au courant de la situation sur place. Dans la province voisine du Sindh, certains sindhis revendiquent également leur indépendance et les nationalistes baloutches ont occasionnellement des relations politiques avec eux.
Un conflit à la nature violente
Les Baloutches accusent les autorités pakistanaises de réprimer le mouvement nationaliste. Elles réprimeraient le mouvement par des assassinats, des enlèvements, la torture et des disparitions forcées pour entraver la volonté d’indépendance. Les personnes menacées sont des militants politiques, des sympathisants et les membres de leur famille. Des civils sont également victimes des bombardements.
Les activistes baloutches qui ont choisi le combat par les armes se cachent dans les montagnes pour ne pas être repérés et pour éviter que les frappes aériennes n’engendrent des victimes parmi les civils.
Lorsqu’ils sont capturés, ces militants n’ont pas le droit à un procès ou à des droits ; ils sont enfermés là où personne ne peut les voir, ils sont torturés et certains disparaissent. Il en est de même pour les militants politiques. La plupart des familles ont un membre qui est porté disparu depuis plusieurs années. Les baloutches sont très soucieux des disparitions forcées : en 2014, il y aurait 20 000 personnes portées disparues. En 2014 encore, un charnier contenant 169 corps a été découvert dans la région de Khuzdar ; selon les dires, ce sont des personnes enlevées et enterrées vivantes par les forces de sécurité pakistanaises.
Cette répression est attribuée aux services secrets et aux militaires pakistanais. Leurs agents sont soupçonnés de patrouiller généralement en tenue civile et d’enlever les baloutches dans des voitures banalisées. Le plus souvent, ils arrivent la nuit dans les maisons et enlèvent les cibles qu’ils ont choisies.
Quand les militants sont assassinés après avoir été torturés, ils se débarrassent des corps qui ne sont jamais restitués à leur famille.
Les baloutches condamnent le Pakistan à cause de ces exactions. Cette brutalité a tendance à légitimer le combat des indépendantistes baloutches auprès de la population, qui refusent de renoncer à leur combat pour autant. Ce combat continuera jusqu’à l’indépendance, même si le Pakistan continue de réprimer ce mouvement.
« Ce combat continuera jusqu’à la liberté. C’est notre conviction […]. Si un baloutche reste vivant, il se battra pour sa liberté ».3 |
Ces agissements sont relatés par différents organismes, parmi lesquels la Commission des droits de l’homme des Nations Unies, le Département d’État des États-Unis, des ONG telles que Human Rights Watch ou Amnesty International, ou encore l’organisation non gouvernementale locale Human Rights Commission of Pakistan. Toutefois, la Commission des droits de l’homme des Nations Unies, à l’instar des autres organismes, souligne la difficulté à recueillir des données précises concernant les disparitions forcées précédemment évoquées. Le Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaires échelonne ainsi le nombre de victimes entre 100 – selon le gouvernement local - et 14,000 – d’après une source locale.
Le conflit est cependant peu connu, car les médias nationaux, internationaux et les organisations internationales n’ont que très peu accès à cette région du Pakistan. Récemment, un journaliste du New York Times basé à Islamabad écrivant sur le conflit au Baloutchistan a reçu une lettre lui demandant de cesser ses activités et de quitter le pays. Les médias ne sont pas autorisés à parler de la situation du Baloutchistan.
Le fait religieux dans le conflit
Ainsi que nous l’avons présenté, le fait religieux présente également des implications dans le conflit. Les Baloutches sont un peuple séculier qui sépare la religion du pouvoir politique. Le Pakistan a un fonctionnement différent, car la religion est centrale dans l’identité du pays.
Ainsi, les baloutches voient-ils d’un mauvais œil les investissements de certains religieux dans la région, qui auraient pour but d’islamiser les baloutches. Des écoles séculières sont fermées au Baloutchistan et remplacées par des médersas, des écoles coraniques où une éducation islamique est donnée. Cette méthode vise à contenir les velléités indépendantistes en allant à l’encontre de l’esprit séculier des baloutches, unifiant ainsi le pays. Cette méthode est appuyée par un certain soutien aux talibans qui participent aux enseignements de ces écoles islamiques.
Par cette carte de l’homogénéisation religieuse, les autorités pakistanaises accompagnent l’intégration au Pakistan : « Vous êtes musulmans comme nous, pourquoi vous ne voulez-vous pas faire partie du Pakistan ? »4.
« Comme je l’ai dit, on ne se définit pas comme musulmans, mais comme Baloutches. Et quand bien même, ça n’a pas de sens. L’Algérie est musulmane et arabe, pourquoi elle ne fusionne pas avec tous les pays arabes et musulmans par exemple ? Pourquoi nous devrions nous unir avec le Pakistan ? » 5 |
La situation des Baloutches en Iran et en Afghanistan
Le mouvement nationaliste baloutche au Pakistan soulève la question de la situation des Baloutches dans les autres régions qu’ils peuplent, en Iran et en Afghanistan. Cette situation est principalement connue des Baloutches établis au Pakistan grâce aux relations familiales, les relations de voisinage pour les frontaliers, ou par les réseaux sociaux.
Environ 600 000 baloutches vivraient en Afghanistan, et leur situation serait plus tranquille que celle de leurs confrères au Pakistan. Près de 4 millions de baloutches seraient établis dans la partie occupée par l’Iran. Les Baloutches d’Iran vivent également une répression de leur minorité : chaque mois, ce sont 3 à 20 baloutches qui sont pendus sur la place publique car soupçonnés d’activité politique. Les restrictions sont nombreuses. Cependant, les Baloutches établis en Afghanistan et en Iran, moins nombreux, semblent moins mobilisés politiquement que leurs confrères au Pakistan.
Le territoire du Baloutchistan a été découpé originellement par les britanniques au cours du XIXè siècle. Aujourd’hui, cette frontière continue de garder son importance. La frontière est fermée et des soldats pakistanais et iraniens la gardent de chaque côté. Certains Baloutches tentent de traverser la frontière par des voies où la délimitation est plus poreuse, au risque d’être arrêtés par les autorités pakistanaises ou iraniennes et condamnés pour entrée illégale sur le territoire. Les relations entre les Baloutches établis sur les différents territoires semblent donc plus amicales que politiques.
Cette situation influe sur l’engagement politique des militants nationalistes baloutches au Pakistan. Ceux appartenant au Baloch National Movment (BNM), s’ils espèrent une unification de tous les baloutches dans un Grand Baloutchistan libre, revendiquent avant tout l’indépendance du Baloutchistan occupé par le Pakistan. L’extension de cette indépendance aux Baloutches établis en Iran et en Afghanistan dans un Grand Baloutchistan se ferait ultérieurement. Cette revendication se fait au nom du principe des Nations Unies du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Quelle est la position des acteurs internationaux face à ce conflit ?
L’appel à la communauté internationale comme médiateur du conflit
Dans un contexte de blocage des négociations entre Baloutches et autorités pakistanaises, les militants baloutches se tournent vers les instances extérieures pour faire entendre leurs revendications : Nations Unies, Union Européenne, États-Unis.
Ils attendent que la communauté internationale agisse en se rendant sur place afin de prendre connaissance de la situation locale et de se rendre compte de la volonté d’indépendance des Baloutches. Cela permettrait de notifier le succès qu’aurait un référendum pour l’indépendance de la région, car les Baloutches veulent que les Nations Unies écoutent le peuple et le laisse choisir. Le Pakistan, membre des Nations Unies, doit accepter le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Les Baloutches demandent également à la communauté internationale de faire pression sur le Pakistan pour stopper les exactions et d’assurer une justice équitable. Si un homme est coupable d’un crime, il a droit à une justice dans le pays. Aujourd’hui, les Baloutches accusent les services secrets pakistanais d’être responsables d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées, sans justice.
Les freins à une intervention de la communauté internationale
La visite en septembre 2012 du groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaires et la publication de leur rapport a suscité de l’espoir au sein de la communauté baloutche. Cependant, cette visite semble relativement exceptionnelle, car les organismes extérieurs sont en général écartés du Baloutchistan. Seuls les ONG islamiques sont autorisées. Les autres organisations internationales voient l’accès à la région entravé. Ce blocage a été particulièrement désastreux dans le contexte du violent tremblement de terre qui a frappé la région en septembre 2013, faisant près de 358 victimes et affectant plus de 300 000 personnes.6 Les ONG internationales telles que Médecins Sans Frontières n’ont pas eu l’aval des autorités pakistanaises pour se rendre sur place afin d’apporter une aide humanitaire.
Les militants baloutches perçoivent également un certain immobilisme de la part de la communauté internationale au sens large. Celui-ci serait lié à un manque d’informations sur la situation locale mais également à des intérêts particuliers. Durant la Guerre Froide, les baloutches n’auraient pas reçu d’appui du bloc occidental car celui-ci avait intérêt à maintenir un Pakistan stable et uni contre l’URSS ; les Baloutches étaient par ailleurs plus sensibles à l’idéologie socialiste. Aujourd’hui, la cause des Baloutches ne connaît pas d’écho important au sein de la communauté internationale car de nombreux pays auraient leur propre intérêt au statu quo. Il s’agit de ne pas aller à l’encontre du Pakistan pour garantir des positions économiques ou stratégiques et ne pas se confronter à cette puissance nucléaire.
La difficulté à avoir accès à une information locale et à se rendre sur place d’une part, la frilosité des membres de la communauté internationale liés par leurs intérêts d’autre part, expliqueraient ainsi que la cause baloutche est peu présente dans l’agenda international.
Notes
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Références carte lettrine : LE DESSOUS DES CARTES, Le Baloutchistan [en ligne] 2006. Disponible en streaming sur : <www.wat.tv/video/baluchistan-dessous-cartes-f5e7_2g1eh_.html> [Consulté le 3 juillet 2014]
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1Extrait de l’entretien : « They don’t need the people, they need the land, they need our resources.” (traduit de l’anglais par les auteurs).
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2World oil transit chokepoints. In U.S. ENERGY INFORMATION ADMIISTRATION. [en ligne]. 2012. Disponible sur : www.eia.gov/countries/regions-topics.cfm?fips=WOTC#hormuz [Consulté le 25 juillet 2014]
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3Extrait de l’entretien : « This fight will fo until freedom. It is our belief […]. If one Baloch is alive, he will fight for freedom » (traduit de l’anglais par les auteurs).
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4Extrait de l’entretien : “You are muslim just like us, so why don’t you want to be part of the Pakistan?” traduit de l’anglais par les auteurs)
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5“As I said, we are Baloutch first, muslim is not our identity. We believe in god, but we don’t pray or organise our life with islam. Even if it would be, it’s no sense [sic], Algeria and Saudi Arabia are both sunni muslim and Arabs, so why they don’t unit ? Why we have to unit with Pakistan ?” Idem
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6OCHA Pakistan Flash Update #3 on Balochistan Earthquake. In RELIEFWEB. [en ligne]. 2013. Disponible sur : < reliefweb.int/report/pakistan/ocha-pakistan-flash-update-3-balochistan-earthquake> [Consulté le 06 août 2014]