Jean-Marie COLLIN, Michel DRAIN, Bernard NORLAIN, Paul QUILES, France, December 2013
Maires pour la Paix
Engagé dans de multiples opérations (développement durable, écologie, éducation), aux effets bénéfiques pour ses concitoyens et la planète, le Maire est devenu un acteur à part entière de la mondialisation. Dans ce même mode de pensée, plusieurs dizaines de maires français s’inscrivent régulièrement depuis 1982, comme des centaines d’autres à travers le monde, à promouvoir le désarmement nucléaire en se proclamant Maires pour la Paix.
Le 24 juin 1982, lors de la 2ème Session spéciale sur le désarmement qui se déroule au siège des Nations Unies à New York, au cœur même de la Guerre froide, le Maire d’Hiroshima, demande aux Maires des cinq continents de se réunir au sein du réseau international Mayors For Peace (Maires pour la paix). Son objectif, est de former une force politique internationale capable de s’adresser directement à leur gouvernement respectif pour exiger l’élimination des arsenaux nucléaires. Cette initiative est partie d’un constat simple : les armes nucléaires sont destinées à frapper en premier les populations des villes. Or, comme dans d’autres domaines (économique, santé, éducation, sécurité,…), où le Maire se mobilise pour aider ses concitoyens et sauver sa ville, celui-ci ne doit pas laisser planer une telle épée de Damoclès sans réagir.
En août 1985, une première Conférence générale de Maires pour la Paix est organisée dans les deux villes martyres. Elle réunit une centaine de collectivités de 23 pays différents, dont quelques collectivités françaises ayant répondu à l’invitation de l’Institut Hiroshima Nagasaki (fondé en France à Malakoff). Depuis reconnu par l’ONU, ce réseau compte, en 2013, plus de 5000 membres (dont Londres, Berlin, Buenos Aires, Lisbonne, Moscou, Bastogne, Manchester, Zurich, Sydney, Auckland, Nouvelle-Orléans, Calcutta, Ankara, Dakar, Cape Town, Montréal, …) dans 153 pays, soit plus d’un milliard de citoyens représentés. Mayors For Peace vient également d’acquérir une nouvelle légitimité en recueillant le soutien de la CGLU (Cités et Gouvernements Locaux Unis) la plus grande association mondiale des villes et communes qui représente près de la moitié de la population mondiale. Concrètement cette mobilisation des Maires à un impact sur les discussions internationales, car elle permet de mobiliser une pression citoyenne qui immanquablement vient s’exercer sur les chefs d’Etats.
En 1997, les collectivités françaises membres de ce réseau international ressentent le besoin de s’organiser pour que le travail mené sous l’impulsion d’Hiroshima et de Nagasaki rayonne davantage en France et que la culture de la paix devienne un outil de gestion au quotidien pour les villes. Cette poignée de collectivités locales (quelques communes et deux départements) créent alors l’Association Française des Communes, Départements et Régions pour la Paix, qui devient par la suite l’AFCDRP/Maires pour la Paix France.
Son objectif est de faire connaître la réalité concrète des bombardements atomiques en considérant que les armes nucléaires menacent aujourd’hui l’ensemble des villes du monde. L’AFCDRP rassemble presque 150 adhérents dont les villes de Paris, Lyon, Malakoff, Cordes sur Ciel, …
L’AFCDRP propose aux collectivités locales de s’investir activement en se référant à des campagnes de sensibilisation mondiales telles que Vision 2020, qui s’appuie elle-même sur une pétition internationale intitulée « Nos villes ne sont pas des cibles » (projet CANT – Cities Are Not Targets) qui a recueilli plus d’un million de signatures. Le projet CANT a été mis à l’honneur par les Nations unies sous la forme d’une exposition permanente : une première pour une organisation de la société civile, au siège de New York, inaugurée par Ban Ki-moon et Michael Douglas.
Mais dans le but d’impliquer directement les maires devant ce danger mondial, l’AFCDRP met à la disposition de ses adhérents des outils d’action susceptibles de leur donner la possibilité d’irriguer et enrichir l’ensemble des politiques publiques locales par des valeurs partagées et reconnues au niveau global. Elle préconise par exemple la mise en place de Programmes locaux d’action pour une culture de la paix (PLACP) dont le déploiement repose sur des actions et des moyens d’action existants.
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