Soirée-débat : pour comprendre les discriminations et l’islamophobie.[
Synthèse des discussions dans les tables...
- On a fait la distinction entre le refus de l’accès aux droits et l’atteinte, le racisme etc.
- On a évoqué la difficulté d’intervenir quand on est témoin d’un acte de racisme.
- On a eu des exemples de discriminations par rapport au handicap, aux violences policières, aux contrôles de faciès.
- Sur la question du voile on a parlé d’excès. Par exemple dans une banque lorsqu’une femme qui porte un foulard pose une affiche, on lui demande de le retirer. On parle du foulard pas du Niqab.
- On pose aussi la question de la réciprocité. On peut être victime de discrimination et on peut aussi de temps en temps être discriminant nous aussi et rejeter l’autre.
- On a évoqué la question de la discrimination positive aussi. Et cela peut être un levier… C’est en débat.
- On s’est posé la question de la discrimination et de l’Histoire. On a fait une distinction entre les conflits culturels et la discrimination, ce n’est pas pareil.
- Qu’est-ce qui fait que certains moments de l’Histoire n’ont pas été traités dans le passé sur la colonisation ? Il est temps de poser tout cela et d’en parler.
- Autour de cette table il y a eu un débat qui était un peu houleux… Il me semble qu’il serait intéressant de clarifier le terme de laïcité. Il nous semble que lorsqu’on aura réussi à clarifier l’idée de laïcité, on pourra probablement mieux se comprendre et s’entendre.
- On a tous des préjugés, c’est inhérent à l’Homme. Mais pour être discriminant il faut être dans une situation de pouvoir discriminer, ce n’est pas le cas des individus.
- Une personne a eu le courage de nous raconter un bout de sa vie et il se trouve qu’elle a été discriminée par rapport à son nom. Elle était très compétente, très brillante mais elle n’a pas été prise pour un travail dans un magasin. Et il se trouve que sa voisine a également un nom qui a la même consonance, sauf qu’elle, elle a été recrutée. Et on s’est interrogé : comment qualifier un tel fait ? Peut-être que chacun peut y réfléchir.
- On fait beaucoup d’amalgames ce n’est pas parce qu’on postule à un poste et qu’on n’est pas pris que c’est du racisme. C’est facile de dire «je n’ai pas été pris, parce qu’il est raciste ». Sans se remettre en cause en se persuadant qu’on est le meilleur... On dit quand même il ne me prend pas parce qu’il n’aime pas les arabes.
- Aujourd’hui je travaille dans une entreprise multinationale : il m’a fallu huit ans pour arriver au poste que je voulais alors que certaines personnes l’ont obtenu en cinq ans. Il a fallu que je travaille deux fois plus, que je montre deux fois plus, que je suis compétent pour avoir ce poste là !
- On est issu de l’immigration je suis de la deuxième génération. Il faut laisser du temps au temps. Les choses avancent petit à petit. On passe d’une minorité qui était invisible à une minorité qui est maintenant visible. Aujourd’hui on nous voit à travers le foulard, à travers des barbes. Ce qui nous représente fait partie de notre culture. On l’accepte. Il faudrait aussi que la France l’accepte pour pouvoir nous intégrer.
- Moi j’aimerais bien me sentir Français, j’aimerais-bien voter comme tout le monde j’aimerais bien aller dans un restaurant avec ma femme sans qu’on me regarde. J’aimerais bien aller dans des petits restaurants. Et quand on rentre on sent un regard qui… ça pique ça gênes.
- Ce n’est pas méchant ce que je veux dire… Mais vous allez dans tous les pays que ce soit d’Asie, d’Afrique, d’Amérique du sud, je vous assure que c’est complètement différent. Là-bas, on a un regard sur l’étranger qui est complètement différent d’ici. Vous êtes compétent, on vous prend. On ne regarde ni votre nom, ni votre âge, ni rien de tout cela. Et je vous assure que je suis allée dans beaucoup de pays à l’étranger et même aux États-Unis... Enfin bref. C’est une expérience personnelle. Et j’aime la France. Ne croyez pas que etc. etc.
- C’est incontestable. Il existe des discriminations en France. Mais c’est vrai qu’en discutant entre nous on s’est rendu compte que le SENTIMENT de discrimination était encore plus fort. C’est vrai que souvent, on se sent rejetés… On s’est rendu compte que la discrimination n’avait pas de frontières. C’est vrai que la peur de l’autre, l’ignorance de l’autre, la méfiance augmentent ce sentiment de discrimination.
- On a soulevé que le déséquilibre dans certains quartiers posait des problèmes. Il y a des habitants qui l’ont ressenti fortement..