JEUDI 27 NOVEMBRE
Travail Collectif : restitution et analyses des entretiens
9h00, à Cap Berriat, avec les participant-e-s à l’enquête
Dans nos organisations, nous travaillons de différentes manières les savoirs (par l’enseignement, la recherche, l’accompagnement, la formation) au service (on l’espère) des changements sociaux. Cette journée a pour objectif d’analyser les pratiques des acteurs en vue de les renforcer.
Pour que ce travail soit utile au plus grand nombre et serve à l’action, nous avons réalisé en amont des entretiens avec les acteurs concernés sur les problèmes, contradictions et trouvailles de chacun. Nous observons que plusieurs aspects sont entremêlés dans nos pratiques : le financement, les pratiques pédagogiques, les fractures sociales, les représentations des autres, les stratégies de transformation,… Cet entremêlement crée parfois des contradictions, ou des oppositions entre les acteurs, que nous proposons de travailler ce jeudi.
Après avoir introduit le cadre des Rencontres, nous proposons de restituer les résultats de l’enquête par thématiques, et d’échanger sur nos positionnements, nos stratégies et nos alliances.
CONF : Contribuer à l’émancipation ou à la redomestication du peuple ? Les ambiguïtés des acteurs du changement social en quête de sens, de légtimité, et de radicalité.
20h30, à la Maison des Habitants (MdH) Chorier-Berriat
Avec Jessy Cormont, sociologue à P.H.A.R.E pour l’Égalité et militant des luttes des quartiers populaires et des immigrations
Le regain d’intérêt des « classes d’encadrement » (les dites « classes » moyennes) pour « l’éducation populaire critique », pour « le savoir engagé », « l’engagement », etc., est un révélateur de la crise de notre société. Celle-ci apparaît de moins en moins juste pour les personnes dont la fonction sociale, si ce n’est le métier, est de la maintenir en place. Alors que le passé se meurt et que le futur n’est pas encore dessiné, nombre d’acteur-trices sont en quête de sens, de légitimité, voire de radicalité. C’est à la fois annonciateur d’une situation historique nouvelle de remise en cause croissante des inégalités (classe/« race »/sexe/âge), et en même temps, un révélateur des stratégies d’ajustement de la domination face aux résistances populaires. La conférence mêlera partage d’expérience et analyse pour interroger les conditions pour que nos interventions ne soient plus au « service de la transformation sociale » au profit des dominants mais bien au « service de la transformation sociale » au profit des dominé-es.
VENDREDI 28 NOVEMBRE
ATELIER #1 : Travailler avec la diversité des savoirs - l’expérience des co-formations de ATD Quart Monde
09h00 (café au Patio), 9h30 à la salle 150 (en face du Patio) Interventions et échanges à partir des expériences de Bruno DeGoer, Benjamin Cohadon et Claudia Gonzalez
Dans ce premier atelier, nous nous intéressons principalement à un domaine dans lequel la hiérarchie des savoirs et les inégalités sont exacerbées : celui de la santé. Avec Bruno De Goer, nous plongerons dans la méthode du croisement des savoirs développée par ATD Quart Monde à la fin des années 90. Elle relève le défi de faire travailler ensemble des personnes en situation de pauvreté, des professionnels, des universitaires, et de faire ainsi dialoguer des savoirs qui habituellement s’ignorent et s’opposent. Le bilan de 6 co-formations permet d’identifier des pistes, mais aussi des nœuds – entre participation et instrumentalisation.
Nous pourrons également échanger avec Benjamin Cohadon à partir du projet de construction d’un centre communautaire de santé à Echirolles. Quelles pistes de travail pour placer la dé-hiérarchisation des savoirs au coeur du projet ?
Enfin, Claudia Gonzalez partagera son expérience à Medellin (Colombie). Comment parvenir à mettre en place des processus de formation qui motivent les jeunes (de quartier populaire dans son cas), de telle sorte qu’ils voient la recherche comme étant un outil utile aux processus sociaux qu’elle permet d’expérimenter ?
Relecture - par l’artiste de Slam Mots paumés.
Un point de vue instantané, extérieur et vivant, sur les questions qui animent l’événement. Un complément artistique qui s’adresse à d’autres sphères de la sensibilité. Un autre éclairage sur les propos échangés, pour une relecture de l’événement... poétique.
ATELIER #2 : Savoirs d’action, savoirs d’expériences, savoirs théoriques : sortir de la hiérarchisation
14h00, à la salle 150 (Villeneuve) Forum ouvert, animé par IsabelleMahy (C.RI.S.E.S, Canada), suivi d’une intervention d’Alexia Morvan (co-fondatrice de la SCOP Le Pavé)
Le vendredi après-midi nous poursuivrons notre questionnement sur la dé-hiérarchisation des savoirs dans le cadre d’actions collectives.
L’objet de l’atelier de l’après-midi est d’ouvrir la réflexion du matin (croisement des savoirs et des pratiques) à d’autres champs d’actions : celui de la recherche, celui des associations,… D’où viennent les hiérarchies entre les savoirs ? Quels problèmes et tensions cela illustre-t-il ? Comment confronter et intégrer la diversité des savoirs pour construire des actions plus pertinentes ? Quelles pistes pour que la dé-hiérarchisation des savoirs (s’)accompagne (d’)un rééquilibrage des pouvoirs ? Dans un premier temps, nous animerons un temps de forum ouvert, permettant de partager les expériences et questionnements des participant-e-s sur ce thème.
Alexia Morvan proposera ensuite une conférence à partir des échanges du forum. Elle mettra en relief les questions soulevées avec ses expériences dans l’éducation populaire politique qui lui ont permis de confronter différentes formes de savoirs dans le but de renforcer les actions portées par les organisations.
Relecture - par l’artiste de Slam Mots paumés.
http://motspaumes.com/
Apéro - repas, avec le collectif Pouvoir d’Agir
À partir de 19h00, à La BAF, Centre Social Autogéré. Repas à prix libre.
SAMEDI 29 NOVEMBRE
ATELIER #3 : Quels soutiens et alliances pour la production des connaissances utiles aux changements sociaux ?
09h30, à Cap Berriat, avec la présence d’acteurs universitaires et institutionnels engagés dans des démarches de recherche participative
Dans ce dernier atelier, nous nous intéresserons aux aspects économiques et aux soutiens institutionnels à la production de connaissances utiles aux changements. Nous focaliserons l’atelier sur la recherche-action participative - RAP.
La RAP permet aux citoyen-nes de transformer des situations / problèmes par une démarche de recherche, et de produire eux/elles mêmes des connaissances situées. Si cette approche suscite un intérêt grandissant tant dans les milieux de la recherche et de l’enseignement que dans les institutions politiques, elle peine à se développer structurellement en France.
Parmi les freins à ce développement, la question des moyens semble donc décisive, et à travers elle la reconnaissance institutionnelle de l’utilité sociale des travaux menés. Quel état des lieux pouvons-nous dresser aujourd’hui des moyens alloués à la RAP ? Dans le contexte local, quels dispositifs sont à construire/orienter/mobiliser pour accompagner le développement et la pérennisation de la RAP ? Quels alliances sont à construire ? Nous proposons d’analyser ces questions grâce aux expériences et point de vue des acteurs présents (universitaires et mouvement sociaux).