Yaoundé 2013: Formacion en gestion y resolucion de conflictos, en Africa central. [
Résumé des interventions
Journée du 24 septembre
- Intervention 1 : Une typologie des conflits en Afrique centrale (Claude-Ernest Kiamba)
La typologie proposée par le professeur Kiamba s’articule autour des thèmes de la lutte pour l’acquisition de positions de pouvoir, la race et les situations d’apartheid, l’expropriation des terres, la religion, le terrorisme, la gestion et la redistribution des ressources naturelles, l’instrumentalisation de l’ethnie. Enfin, l’État, qui manque d’autorité, fait l’objet d’une demande pour un État de droit.
- Intervention 2 : Les concepts de la paix et des conflits (Claske Dijkema et Karine Gatelier)
La nature, la diversité et la fréquence des conflits montrent que les conflits sont un phénomène social normal de l’activité humaine. Nous avons besoin d’outils pour les penser et avoir la capacité d’agir.
Le conflit peut être un moteur de transformation sociale à la condition qu’un travail d’analyse de ses causes profondes et des actions pour transformer les violences structurelles qui le fondent soient mis en œuvre. Ainsi la paix est une dynamique est non pas un état atteint une fois pour toutes.
- Intervention 3 : Enjeux transversaux de la conflictualité en Afrique centrale (Stéphane Akoa)
Une revue des enjeux régionaux de la conflictualité ne manque pas de paradoxes :
Des frontières poreuses ou perméables ? Elles doivent être franchissables
facilement pour permettre le commerce et réunir les familles ; mais au Cameroun,
on craint les conflits du dehors. Pour préserver la sécurité vaut-il mieux sécuriser les
frontières ou coopérer en améliorant l’intégration régionale ?
Le pouvoir politique est l’enjeu de luttes et l’alternance du pouvoir se réalise dans la
violence. L’État de son côté révèle des défaillances, au point qu’on peut parler de
béance de la chose étatique : un État disparu derrière les élites qui l’exploitent. Un
État faible dépassé par le bas (société civile) et par le haut. L’État a besoin d’être
renforcé car seul un État contrôlable par les citoyens peut assurer une paix positive durable. Enfin, comme d’autres régions de l’Afrique, les ressources naturelles confèrent le malheur d’être riche.
Journée du 25 septembre
- Intervention 4 : Les conflits en contexte transfrontaliers (Magistrat Gabriel Tabopda)
L’extrême-nord du Cameroun est régulièrement agité de conflits entre les groupes ethniques en présence. Quand les ethnies passent les frontières et sont implantées sur plusieurs territoires nationaux en même temps, les frontières sont utilisées pour protéger les criminels : les autorités publiques d’un État ne peuvent poursuivre au-delà de leurs frontières.
L’action publique (poursuites, enquêtes, prévention etc.) peut être le terrain de nouvelles coopérations régionales pour rendre l’action de l’État plus efficace et en même temps améliorer l’intégration régionale.
Journée du 26 septembre
- Intervention 5 : Une lecture cartographique des conflits régionaux (Cyril Musila)
L’Afrique centrale existe-t-elle ? Au-delà du propos provocateur, l’Afrique centrale est divisée en deux, de part et d’autre de la frontière que constitue le fleuve Congo. Cette division se trouve encore renforcée par le tropisme des capitales quand elles sont situées aux frontières, de même qu’un certain nombre de villes importantes. Et ainsi les populations vivent sur les « bords », et dans un espace partagé entre 2 ou 3 pays. Enfin, la région connaît une économie extravertie, basée sur un modèle extractif de ressources exportées qui la prive d’autant de revenus.
Journée du 27 septembre
- Intervention 6 : Acteurs publics locaux et résolution de conflits (Bénédicte Fischer)
Y a-t-il une possibilité que les services soient pensés au niveau local, sur la base du principe de subsidiarité selon lequel, le service est pensé à l’endroit où se trouve le besoin. Agora est un programme de l’Union européenne qui fonctionne sur ce principe.
- Intervention 7 : Les grandes tendances de la gestion des conflits armés (Yves-Alexandre Chouala)
La gestion structurelle traite les causes fondamentales ; la gestion opérationnelle traite les conflits pour les terminer en agissant sur le conflit en cours. Á cela s’ajouter la gestion post-conflictuelle. Les limites de la gestion de conflits dans la
pratique sont doubles :
— 1. La prédominance de la gestion opérationnelle au détriment de la gestion
structurelle.
— 2. Un brouillage de référentiels pour la prévention de conflits.
Quel est l’acteur légitime à intervenir en RCA, la communauté internationale, la France, l’Afrique du Sud, etc. ?
Journée du 28 septembre
- Intervention 8 : Un exemple de transformation de conflit : l’expérience de l’Afrique du Sud (Claske Dijkema)
La lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud est un exemple parlant pour identifier les structures qui sont à la base d’un conflit de société. Pour maintenir néanmoins un système qui est considéré comme injuste par un groupe de plus en plus important de la population, au sein du pays et à l’échelle internationale, ce système a besoin d’appuis. Pour pouvoir transformer les structures de conflit, il faut lui enlever ses « piliers » comme le soutien de l’armée, la collaboration des fournisseurs de produits stratégiques (pétrole etc.) malgré la résolution de l’ONU etc. Quels acteurs peuvent agir sur quelles structures du conflit, avec quelles sources de pouvoir ?
- Intervention 9 : Imaginer un avenir en commun (Karine Gatelier)
Á partir d’un exercice sur les représentations de la paix, il s’agit de comprendre que la paix est une dynamique, une vigilance sur les relations que nous entretenons les uns avec les autres. Cela suppose de comprendre nos perceptions des autres et les perceptions des autres sur nous, pour, lorsqu’elles sont conflictuelles, les déconstruire. Ce travail de déconstruction s’accompagne d’un travail pour valoriser ce que nous partageons.