L’escalier à quatre marches est utilisé par le ReAct dans les conflits socio-économiques entre filiales de grandes entreprises multinationales et populations riveraines. L’objet du conflit est en général l’usage des terres arables ou la redistribution des richesses produites à partir de ces terres. Développé dans ce type particulier de contexte, il peut servir dans tous les conflits opposant un acteur dominant homogène et une multitude désorganisée de personnes dont les intérêts sont écrasés.
L’image de l’escalier à quatre marches est un outil au service des leaders de groupes sociaux dont l’intérêt est dominé. Il est d’abord une figure pédagogique utilisée par les leaders locaux pour faire partager parmi leurs communautés la nécessité d’organisation collective et une stratégie générale de défense des intérêts par la négociation. En cela, il a été conçu moins comme un outil d’analyse rétrospective d’une situation conflictuelle que comme une manière de synthétiser une démarche stratégique pour les acteurs de la partie dominée du conflit.
Dans une situation de conflit socio-économique asymétrique, l’escalier à quatre marches s’inscrit en fait comme une troisième voie de résolution du conflit en réponse à deux impasses.
L’escalier à quatre marches est donc conçu comme une troisième voie à même de pallier les limites des deux impasses :
C’est l’ensemble de ce dispositif (L’escalier et les deux impasses) qui constitue une grille d’analyse des conflits entre entreprises et populations. Il permet de situer les stratégies plus ou moins conscientes des leaders pour défendre les intérêts floués de leurs communautés. Il est prescriptif en cela qu’il promeut la troisième voie comme modalité de résolution du conflit en faveur des parties dominées.