Israël - Palestine : la paix au féminin

L’engagement des femmes pour la paix au Proche Orient est réel, comme en témoigne l’existence de différentes organisations politiques ou caritatives de femmes (Union générale des femmes palestiniennes par exemple). Mais, au-delà de ces organisations, c’est parfois à une petite échelle que le rapprochement israélo-palestinien existe, et c’est de ces rapprochements modestes que témoignent les films présentés ici.

Pourtant, au cœur de ce conflit, les femmes ne sont pas épargnées, et souffrent même doublement, notamment les femmes palestiniennes, qui souffrent du conflit entre les deux peuples, en particulier dans le cadre de leurs déplacements, mais qui ont également des difficultés inhérentes à la société patriarcale palestinienne.

Ces données succinctes mais primordiales nous permettent donc de mieux cerner le courage de femmes qui s’engagent pour la paix, et l’importance de filmer ces personnages, pour témoigner de ces résistances.

• L’Amitié plus forte que la haine, Daniel Kupferstein (2004, France, Documentaire)

Alors que des groupes et des mouvements extrémistes dans chaque communauté alimentent la haine de l’autre, deux femmes - Hacinia Djellal (d’origine musulmane) et Rosie Elie (d’origine juive) - poursuivent sans grande tension une amitié commencée il y a plus de 12 ans, comme si rien ne pouvait les ébranler. Habitant dans la même cité populaire de Créteil où leurs enfants sont très proches, le contraste entre leur amitié et le développement du racisme et du communautarisme qui se sont manifestés depuis trois ans est saisissant. Il témoigne, malgré leurs différences, qu’il est possible de vivre et de penser non pas en fonction d’une origine mais en fonction de ses sentiments.

• Anou Banou ou les filles de l’utopie, Edna Politi (1983, Allemagne, Documentaire)

Six femmes nées avec le siècle, sont parties en Palestine dans les années vingt, afin de « construire le pays en se construisant elles-mêmes » (c’est le sens de Anou Banou en hébreu). Soixante ans plus tard, elles évoquent les aventures, les espoirs et les luttes de cette époque où elles croyaient que le monde allait changer. Qu’en est-il aujourd’hui de leurs rêves ? L’État d’Israël existe, mais est-ce vraiment celui auquel elles avaient rêvé ?

• Can you hear me?, Lilly Rivling (2007, États-Unis, documentaire)

Le combat pour la paix des femmes israéliennes et palestiniennes. Alors même que la conjoncture politique est de plus en plus désespérante, ces femmes persistent à se parler et à s’écouter. Vous m’entendez ? est un documentaire qui aborde les différents aspects de l’activité des militantes israéliennes et palestiniennes pour la paix. Il y a de la sonorité, des frictions, des divergences, mais elles persistent à essayer de s’écouter les unes et les autres, de s’entendre, et refusent d’abandonner le combat pour la paix.

• Les Citronniers, Eran Riklis (2008, Israël, Allemagne, France, fiction)

Salma vit dans un petit village palestinien de Cisjordanie situé sur la Ligne verte qui sépare Israël des Territoires occupés. Sa plantation de citronniers est considérée comme une menace pour la sécurité de son nouveau voisin, le ministre israélien de la Défense. Il ordonne à Salma de raser les arbres sous prétexte que des terroristes pourraient s’y cacher. Salma est bien décidée à sauver coûte que coûte ses magnifiques citronniers. Quitte à aller devant la Cour Suprême afin d’y affronter les redoutables avocats de l’armée soutenus par le gouvernement. Mais une veuve palestinienne n’est pas libre de ses actes surtout lorsqu’une simple affaire de voisinage devient un enjeu stratégique majeur. Salma va trouver une alliée inattendue en la personne de Mira, l’épouse du ministre. Entre les deux femmes s’établit une complicité qui va bien au-delà du conflit israélo-palestinien.

• Ma Cousine lointaine, Litsa Boudalika (1999, Belgique, États-Unis, France, Israël, documentaire)

Israël-Palestine. Sur fond d’intifada suivie d’un processus… sans paix, le film décrit les points de vue de deux jeunes femmes : Galit, l’Israélienne et Mervet, la Palestinienne. Vivant à 10 kilomètres de distance l’une de l’autre, elles ont échangé une correspondance suivie d’un face à face émouvant juste après la guerre du Golfe. Leur désir de paix, naïf et absolu autrefois, vacille aujourd’hui entre espoir et inquiétude. Vont-elles se rencontrer un jour ?

• Nos Mères de Méditerrannée, Simone Bitton (1982, France, documentaire)

Pour mieux nous parler de sa mère, Simone Bitton est allée trouver Christiane l’Italienne, Norma la Palestinienne, Jacqueline la Juive algérienne et Nadira la Kabyle qui nous racontent la leur. Un hymne à quatre voix auxquelles s’ajoute celle de la réalisatrice pour célébrer la mère de Méditerranée, partout la même en dépit des déchirures d’une actualité trop violente.

• Rachel, Simone Bitton (2009, France, documentaire)

Le film enquête sur la mort de la pacifiste américaine Rachel Corrie, 22 ans, écrasée par un bulldozer israélien en mars 2003 alors qu’elle tentait d’empêcher la destruction de maisons palestiniennes. A travers le destin tragique de Rachel, qui tenait un journal de voyage sous forme d’e-mails qu’elle envoyait à sa famille et à ses amis aux Etats-Unis, le film médite sur les thèmes de l’idéalisme, de l’engagement, de l’utopie politique. La Palestine est ici réalité et métaphore, un tombeau pour une enfant d’aujourd’hui.

Notes

Chaque titre de film est cliquable, et renvoie vers une fiche complète du film sur le site d’Autour du 1er mai : une base de données en ligne sur les films autour de la société et de ses questionnements. Sur chaque fiche sont indiquées les informations techniques du film, ainsi que les coordonnées des structures auxquelles s’adresser pour se procurer le film, ou organiser une projection.