Allali Faarida, Paris, 2006
La symbolique de l’eau dans le conflit israélo-palestinien
La question de l’eau revêt un caractère géopolitique certain dans les relations entre Israéliens et Palestiniens et constitue un enjeu de premier plan dans la résolution du conflit.
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Une situation de stress hydrique au Proche-Orient
Le Proche-Orient est une zone géographique qui connaît ce que les experts appellent, une situation dite de « stress hydrique », c’est-à-dire un déséquilibre structurel entre son capital en eau limité et sa consommation, en très forte croissance compte tenu de son rythme démographique et de son développement économique.
L’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation a développé une échelle permettant d’évaluer la situation hydrique de différents Etats. Une situation hydrique suffisante a été fixée à 1 700 mètres cubes d’eau par personne par année. Entre ces deux extrêmes on considère que les Etats sont en situation de stress hydrique, c’est-à-dire que la situation est préoccupante.
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Force perturbatrice de l’eau
On ne peut valablement aborder la bataille de l’eau dans le conflit israélo-palestinien, et plus largement dans la cadre de la crise au Proche-Orient, sans tenir compte de l’effet inducteur d’un ensemble d’épiphénomènes vecteurs d’accélération d’une issue, que celle-ci soit la paix ou l’enlisement de la guerre. L’eau, tout comme la violence qui règne dans ces territoires, est chargée d’une force perturbatrice dans un contexte où l’hégémonie est validée et radicalisée par une sémantique de nature idéologique, celle de l’Etat d’Israël.
La question de l’eau a pris un caractère géopolitique évident dans les relations entre Israël et les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, où les tensions prennent leur origine dans une disparité flagrante de consommation entre ces deux communautés qui partagent les même sources d’approvisionnement en eau.
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L’eau revêt une dimension cruciale dans le conflit opposant Israel et la Palestine
Dans cette région au climat semi désertique, où les pluies sont inexistantes d’Avril à Septembre, avec des températures oscillant durant cette période entre 30°C et 50°C, la question de l’eau prend une dimension cruciale dans le processus de paix israélo-palestinien.
Le contrôle de l’eau c’est ce qui permet la viabilité et la puissance économique de l’Etat Hébreu. Elle est très vite devenue la clé de voûte de la stratégie sioniste dès le début du XXème siècle.
On peut se demander alors quelle place occupe l’eau, dans la culture et dans la religion de l’Etat d’Israël. Comment et dans quelle mesure, cet élément naturel, devient un symbole culturel et religieux important dans le politique ?
Comment l’Etat Hébreux pourrait-il accepter de partager de manière plus équitable cette ressource si rare et risquer de se mettre en péril ?
Il en va de la viabilité, de la puissance de l’Etat Hébreux mais aussi des promesses que Dieu a fait à ce peuple.
Comment le peuple élu de Dieu, dont les valeurs doivent s’étendre dans le monde entier, pourrait-il vivre dans une terre promise qui serait trop pauvre en eau pour maintenir son niveau de développement ? Autrement dit, comment accepter de ne pas être à la hauteur des promesses que Dieu a fait à Moïse, et avant lui, à Abraham ?
C’est un fait que depuis 65 ans, l’Etat Hébreu utilise une grande partie des eaux souterraines qui s’écoulent aussi, en suivant une courbe naturelle, dans son territoire. Les deux tiers des besoins hydrauliques d’Israël sont assurés par les eaux souterraines de Cisjordanie, qui sont de plus en plus exposées à la pollution et à l’exploitation excessive. L’épuisement des réserves, combiné à l’arrivée de nouveaux migrants, ne fait qu’accentuer le problème. Le potentiel en eau de la Cisjordanie est constitué de l’eau de surface du Jourdain et de petits cours d’eau, plus de l’eau souterraine de trois nappes phréatiques régulièrement générées grâce aux pluies.
Les disponibilités en eau sont très préoccupantes pour Israël et les Territoires occupés, car il se situe bien en-deçà du seuil de 500 mètres cubes par an et par habitant. Les prélèvements dépassent les ressources et il y a surexploitation des nappes souterraines.
En effet les nappes phréatiques, d’un accès facile et peu coûteux, sont trop souvent surexploitées et elles peuvent connaître des rabattements importants. Cela entraîne une salinisation des eaux. Quand elles sont en position littorale il y a appel au vide et intrusion de l’eau de mer : c’est le phénomène du biseau salé des hydrogéologues. Les exploitants pompent alors dans les puits les moins profonds de l’eau salée ou saumâtre.
Ce phénomène est connu à Gaza, en Palestine, où l’eau de la nappe devient peu à peu impropre à la consommation humaine.
Dans ce contexte alarmant, Israël exploite la majeure partie des ressources en eau laissant les Palestiniens se contenter de la portion congrue.
Rajoutons que la plus grande partie de ses ressources ont été obtenues après la création de l’Etat d’Israël en 1948, grâce à l’occupation de territoires s’appropriant ainsi toutes les sources d’approvisionnement de la région. Cette occupation des différents territoires dits « occupés » nous permet de qualifier cette action de la part d’Israël, d’hydro-stratégique, puisqu’elle visait, certes, une extension territoriale, mais pas n’importe laquelle, celle qui permettait d’accroître son contrôle sur les ressources en eau de la région.
L’hydro-stratégie peut se définir comme l’art de manœuvrer des forces pour accomplir les fins de la politique selon des considérations hydrauliques.
I. Historique du contrôle de l’eau par Israël : un enjeu de conflit
Il faut remonter au début du XXème siècle pour saisir la complexité et la sensibilité du problème des frontières et celui de l’eau, au moment où commence la colonisation juive, lancée par Théodore Herzl, le théoricien du sionisme.
Simultanément, alors que le sionisme politique n’affichait, hors ses prétentions territoriales, que des aspirations culturelles, un parti religieux, le Mizrahi, se forme en 1902 pour revendiquer la "terre promise" afin de ré-ancrer les juifs dans le territoire biblique que Dieu leur a concédé et qui leur a été retiré parce qu’ils ont refusé l’Alliance. Il s’agit donc d’un mouvement de re-judéisation morale et religieuse qui risque de faire capoter le sionisme. En 1904 cependant, le sionisme politique reçoit l’appui de Chaïm Weizmann, d’origine russe, qui sera plus tard président de l’Etat d’Israël et qui s’installe en Angleterre.
Rappelons les grandes dates de l’histoire de la création de l’Etat d’Israël, ses extensions territoriales et sa mainmise sur les ressources hydrauliques de la région :
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1917. Par la Déclaration Balfour, la Grande-Bretagne promet la « création d’un foyer national juif en Palestine » . Les premiers sionistes rachètent alors les terres en Palestine pour les cultiver afin d’y forger un nouveau peuple juif, comme ce fut déjà le cas, précédemment dans l’histoire.
Ce retour à la terre s’est immédiatement heurté à un obstacle majeur : le manque d’eau. La Palestine du mandat britannique est une terre aride où la seule réserve d’eau douce importante est le Lac de Tibériade qui fait frontière avec la Syrie et la Transjordanie.
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1919. Le Président de l’Organisation Mondiale sioniste, Chaïm Weizmann adresse une lettre au Premier Ministre britannique, Lloyd George, lui demandant d’étendre la frontière nord de la Palestine de manière à englober toutes les sources d’eau tenant ainsi compte au-delà des considérations historiques ou religieuses, des considérations hydrauliques.
Il y soulignait déjà que « Tout l’avenir de la Palestine dépend de son approvisionnement en eau pour l’irrigation et pour la production d’électricité ; et l’alimentation en eau doit essentiellement provenir des pentes du Mont Hermon, des sources du Jourdain et du Fleuve Litanie » . Les frontières ainsi proposées englobent Israël, mais aussi Gaza, la Cisjordanie, les hauteurs du Golan, des portions du Liban, de la Syrie et de la Jordanie.
C’est dans ce contexte qu’un hydrologue américain, Elwood Mead, sera invité par les sionistes à venir en Palestine, c’est chose faite en 1923 et en 1927.
Lors de ces deux voyages, il ne visitera que les colonies juives et établira un Etat des lieux de la situation de l’eau et des futurs projets hydrauliques à prévoir par les sionistes. Il donnera ensuite, des indications pour irriguer le Néguev, aride, en prélevant l’eau du Jourdain.
Ses travaux inspirent le Plan Hayes du nom d’un ingénieur américain qui préconise « l’irrigation des terres de la vallée du Jourdain, la dérivation des eaux du Jourdain et du Yarmouk pour la création d’énergie hydraulique, le détournement des eaux du nord de la Palestine vers le désert du Néguev au sud et l’utilisation de l’eau du Litani au sud du Liban » .
Ceci confirme l’importance que revêt l’eau dans la construction et la viabilité de l’Etat d’Israël sur le plan humain, économique et sécuritaire.
A la suite du génocide juif, l’ONU vote un plan de partage créant deux Etats et un statut International pour Jérusalem. Les juifs acceptent mais les Palestiniens le rejètent prétextant que leur population est plus nombreuse que la population juive.
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15 mai 1948. L’Etat d’Israël est proclamé, et la même année le nouvel Etat se fixe quatre objectifs :
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contrôler le Lac de Tibériade ;
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le Jourdain ;
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la zone côtière et ses villes ;
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ainsi que le désert du Néguev dans le but de le faire fleurir pour absorber les flux migratoires et rassembler la diaspora juive.
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1953. Israël va mettre en pratique notamment les directives du plan Hayes et commencer à détourner les eaux du Jourdain. Elle entreprend la construction du « National Water Carrier », colonne vertébrale à partir du nord du Lac de Tibériade qui lui permet de détourner vers elle la majeure partie du cours d’eau.
La Syrie et la Jordanie se plaignent et les Nations Unis critiquent ces actions israéliennes. Le Président Eisenhower décide d’envoyer en « médiateur » ou plutôt en conciliateur, Eric Johnston pour proposer un plan de répartition des ressources hydrauliques.
Après plusieurs négociations, en 1955 il fait une proposition favorable aux Israéliens.
Israël va donc poursuivre ses projets.
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1964. Israël a fini de réaliser à partir du lac de Tibériade, l’interconnexion des eaux sur l’ensemble du territoire jusqu’au désert du Néguev, mis en valeur par l’irrigation, réussissant ainsi à réaliser l’idéal sioniste qui consiste à « faire fleurir le désert ». Les Arabes ripostent à plusieurs reprises, mais sans succès.
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1967. La « guerre des six jours » est d’une certaine manière une guerre pour l’eau puisque les territoires désormais dits « occupés » par Israël lui permettent de contrôler la totalité des ressources, c’est-à-dire :
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le Golan, véritable château d’eau ;
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plus une partie du cours du Yarmouk ;
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ainsi que les trois grandes nappes aquifères de Cisjordanie, ce qui lui permet donc le contrôle de tout le cours du Jourdain.
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Cette guerre lui permet d’achever la mise en œuvre de ses plans hydrauliques et son emprise territoriale sur toute la Cisjordanie, Gaza et les hauteurs du Golan.
Elle accapare le désert du Sinaï, non pour les ressources mais pour forcer l’Egypte à la laisser passer par le canal de Suez, ce qui donnera lieu à l’accord de Paix dit les "Accords de Camp David" et lui permettra en 1982 de rendre le Sinaï.
Cette guerre des six jours sera suivie d’une politique de colonisation c’est-à-dire d’implantations de juifs dans ces territoires conquis par la force. Cette colonisation permet de contrôler directement sur le terrain le niveau d’utilisation de l’eau par les populations locales (interdiction pour l’agriculture, pour le forage de puits...), mais également de développer la politique du fait accompli c’est-à-dire faire en sorte qu’il devienne impossible de rendre ces territoires par la présence de villes entières juives.
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1978. Elle occupe le sud Liban pour achever en quelque sorte cet approvisionnement - avec notamment l’usage et le détournement d’une partie du Fleuve Litani par un système de pompage - sud Liban qu’elle ne libérera qu’en 2000, suite à une résistance acharnée du Hezbollah installé dans cette région.
II. Une répartition inégale de cette eau rare dans cette région
Israël contrôle tout le système de l’eau des territoires occupés de Palestine. Il organise un partage inégal et délibéré des ressources en eau : Israël détourne 75 % des ressources en eau des territoires occupés, ne laissant que 25 % aux Palestiniens.
La consommation moyenne en eau par habitant d’un Israélien est 5 fois plus importante que celle d’un Palestinien. Outre le rationnement en eau, les Palestiniens sont victimes de destruction de puits, de canalisation d’eau et d’assainissement, par l’armée israélienne.
Israël n’a cessé d’implanter des colonies juives (voir carte en annexe) dans les territoires occupés, au plus près des réserves en eau, voire en les détournant à leur profit. La surexploitation des puits de Gaza rend l’eau impropre à la consommation domestique. Le contingentement de l’eau imposé par Israël rend tout développement impossible dans les territoires occupés, met en cause la survie des Palestiniens et engendre de graves problèmes sanitaires.
La 26ème mission de protection du peuple palestinien, en juillet 2002 a relevé :
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La destruction des puits dans la bande de Gaza et dans la région de Rafah, du système d’assainissement et des canalisations en eau.
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La destruction des citernes sur les toits, mitraillés par l’armée (à Ramallah, Jénine et Rafah)
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Les vertes collines des colonies juives dans la vallée du Jourdain et leur arrosage incessant parfois inutile, à côté des espaces caillouteux et secs occupés par les Palestiniens.
Aujourd’hui, les 2/3 des besoins d’Israël sont assurés par les ressources provenant de l’extérieur des frontières de 1948 :
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environ 1/3 provient de Cisjordanie et de la nappe de la bande de Gaza ;
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et 1/3 provenant du lac de Tibériade et du Yarmouk.
Cette utilisation des eaux ne peut se faire que par un contrôle draconien et inégalitaire de la consommation palestinienne dans les Territoires :
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limitation des cultures ;
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interdiction de forer ;
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prix prohibitif de l’eau, etc.
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75 % de l’eau des Territoires occupés est consommé par Israël et ses colonies. Le rapport de population entre Israël et les Territoires est de 2 à 1 et celui de la consommation d’eau de 11 à 1 !
Les discussions à venir avec les Palestiniens s’averrent difficiles : ils réclament 80 % des ressources de la Cisjordanie ce qui signifierait pour Israël une diminution de 20 % des ressources actuellement disponibles! Le dossier de l’eau est donc de toute première importance dans un éventuel règlement de paix.
De l’autre côté, Israël ne semble donc pas vouloir concéder une partie des ressources et applique bon nombre de règlements malgré leur contestation.
Ignorant les conventions de Genève, le gouvernement israélien applique aux Territoires occupés une loi datant de 1959 faisant de l’eau « une propriété publique soumise au contrôle de l’Etat ».
En effet, juste après l’occupation, le contrôle de l’eau fut confié à l’autorité militaire qui fit interdire toute nouvelle construction d’infrastructures liées à l’eau, puis elle s’empara de toutes les ressources en eau de Palestine, les déclarant propriété de l’Etat. En 1982, la compagnie d’eau israélienne, Mekorot, prend le contrôle de la ressource palestinienne en eau.
Des puits palestiniens sont ainsi détruits et les ressources en eau sont asséchées par des forages à grande échelle et des prélèvements à partir de puits très profonds pour le seul usage des Israéliens.
La législation militaire est introduite et la colonisation signifie le maintien stratégique sur les ressources hydrauliques de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, sans quoi Israël ne peut ni se développer, ni survivre.
Dès lors on comprend comment, le contrôle de l’eau et de la terre, couple indissociable, dirige la stratégie sioniste.
La politique agricole israélienne est l’expression même de l’idéal sioniste de « faire fleurir » le désert. Ainsi porter atteinte à l’agriculture est synonyme de s’attaquer à l’âme du pays.
Les exportations sont aussi une manière de montrer au reste du monde qu’en Israël rien ne manque sur le plan de la qualité de vie, qu’elle est vouée à être un grand pays, et que l’immigration des juifs vers Israël, considérer comme un « havre de paix », peut continuer à se poursuivre.
C’est pourquoi, aucun responsable politique israélien ne peut renoncer à « l’or bleu » des Territoires occupés. Israël considère comme un casus belli toute tentative d’appropriation de ses ressources en eau par les pays voisins. C’est le cas par exemple pour la Syrie, qui convoite une partie du Jourdain. Aujourd’hui le territoire de Gaza restitué aux Palestiniens, est un territoire qui a connu des pompages tellement excessifs que ce qu’il reste d’eau est impropre à la consommation (pollution, salinisation…), sachant que les nappes phréatiques mettent des décennies à se reconstituer.
Les perspectives à long terme sont alarmantes, car la région manque d’eau et en manquera de plus en plus car les ressources sont limitées et la demande ne fera qu’augmenter, compte tenu du rythme démographique élevé des deux côtés !
La Banque Mondiale prévoit que la demande vers 2040 pour Israël, les Territoires occupés et la Jordanie pourrait s’élever à 7 milliards de mètres cubes !
De toute évidence les ressources du bassin du Jourdain sont insuffisantes.
De ce fait la solution pourrait être régionale par des transferts d’eau, d’où l’intérêt porté au Litanie libanais, ou par le recours coûteux à des ressources non conventionnelles : dessalement de l’eau de mer, recyclage des eaux usées (...), mais là aussi les ressources financières sont inégales et les Palestiniens ne pourront se permettrent d’endosser ces coûts. Ainsi, la perspective d’une coopération régionale pourrait s’avérer être une solution difficile à mettre en place, mais réalisable car cette eau si rare et si précieuse va aussi terriblement manquer pour Israël, si les surexploitations sont maintenues à ce rythme.