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Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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, Bruxelles, février 2005

Mali, Sénégal, une pratique traditionnelle au service de la paix

Le sinankunya, un lien social par l’usage de l’humour codifié pour prévenir ou résoudre un conflit.

Mots clefs : Idées et valeurs | Organisations citoyennes et leaders pour la paix | Gérer des conflits | Mali | Sénégal

Réf. : Source : l’Essor n°15045 du - 2003-09-16, www.bamako-culture.org/tribune/sinankuya.html

Type de document :  Document sur internet

Au Mali, lors de Biennale Artistique et culturelle de 2003: une troupe d’artistes de Koulikoro et de Meguetan invita les spectateurs à privilégier le dialogue en défendant les vertus du Sinankunya. Au Sénégal et en Casamance, Saliou Sambou, ancien gouverneur de la région de Fatick a pu régler de nombreux conflit en utilisant le « cousinage à plaisanterie » . Cette méthode a aussi servi pour aider au rapprochement entre les indépendantistes de Casamance et les autorités sénégalaises.

Le sinankunya est un cousinage patronymique ou symbolique entre personnes d’ethnies ou de classes sociales différentes qui autorise l’usage de l’humour entre « cousins » . Il permet aux «cousins à plaisanteries » de se lancer des boutades et de se dire des vérités parfois amères. Bien plus qu’un divertissement, il sert de facteur de paix entre familles et entre populations selon des règles et des rituels précis.

Cette méthode traditionnelle est un « système de gestion de la diversité qui déborde les clans, les ethnies, les castes et les âges. Elle garantit la dignité de l’autre en toute circonstance car sa règle d’or est de ne jamais nuire » . Comme en diplomatie, le cousin à plaisanteries est couvert par le principe d’immunité. Il peut user de taquinerie pour briser la glace en cas de contact difficile, il peut chahuter un cousin patronymique pour le remettre à sa place, il offre des moments de détentes qui permettent aux parties en conflit à prendre du recul, il peut oser des médiations en maniant humour et dérision.

L’humour n’est pas ici une fin en soi, c’est un outil au service du respect de l’autre.

Héritage à transmettre aux générations futures, cette pratique mérite d’être connue, enseignée, diffusée dans les médias dans cette région d’Afrique…

Commentaire

Utile dans les relations de proximités, le sinankunya a aussi toute sa place pour contribuer à la résolution de conflits politiques, culturelles, sociaux… et a l’avantage de s’appuer sur la richesse des cultures traditionnelles.

Notes

  • À voir :

www.essor.gov.ml/cgi-bin/view_article.pl?id=5163

www.bamako-culture.org/tribune/sinankuya.html