Fiche de document Dossier : L’engagement actuel de la société civile pour la paix : ses réussites sur le terrain et ses défis pour l’élaboration d’une culture de paix. Présentation d’un ensemble de documents sur des initiatives de construction de paix par les relations entre économie et justice sociale.

, Paris, janvier 2005

Femmes contre les guerres. Ouvrage de Marlène Tuininga.

Voyage d’une femme, journaliste et auteur du livre, à la rencontre d’autres femmes qui dans différents pays du monde cherchent à prévenir, détourner et résister à toute sorte de violence, qu’elle soit sexuelle, sociale, économique, politique ou armée.

Mots clefs : Respect des droits des femmes | S'opposer à l'exclusion sociale | Association locale de femmes | Résister civilement et pacifiquement à la guerre | Soutenir des démarches de réconciliation après-guerre | Apprendre une culture de paix | Former de nouveaux acteurs de paix

Réf. : Desclée de Brouwer, Paris, 2003

Langues : français

Type de document :  Ouvrage

Le livre est divisé en 18 chapitres, dédiés chacun à un pays où la journaliste s’est rendue pour rencontrer les femmes "artisanes de la paix".

Dans chacun d’entre eux la journaliste a rencontré des femmes qui ont décidé de se battre contre les causes et les conséquences des violences et conflits. Elle a visité les associations qu’elles ont fondé ou dont elles sont membres, et leur a donné la parole pour qu’elles racontent leurs expériences personnelles. Elle s’est ensuite attachée à comprendre comment elles sont sorties de leurs souffrances, en s’engageant en première ligne pour la fin des violences et la construction de la paix.

Les témoignages de ces femmes sont accompagnés de descriptions historiques et politiques de leurs pays qui permettent au lecteur de mieux comprendre les conditions dans lesquelles elles vivent et les raisons de leur combat.

Les femmes de l’Inde, du Pakistan, du Liberia, de l’Irlande du Nord et de Serbie se battent pour la réconciliation des peuples, après de longues et douloureuses années de guerre, où elles ont vu mourir leurs proches. En particulier à Belgrade, les "femmes en noir" se battent depuis dix ans contre ce qu’elles considèrent comme les causes principales des guerres : l’apathie, la résignation et la haine.

En Argentine et en Bosnie, les femmes luttent contre l’impunité des bourreaux de leurs enfants.

Au Cambodge, aux Philippines et au Burundi, elles se mobilisent contre l’exploitation des femmes et contre le sida.

Au Maroc, elles s’organisent pour améliorer la position de la femme dans la société.

Au Salvador, selon la directrice de l’organisation qui fédère les associations des femmes du pays, "l’espoir pour sortir de l’injustice et de la misère réside dans le renforcement de la société civile et des associations de femmes".

Au Guatemala, pays officiellement en paix depuis 1996, la population vit sous la terreur, l’anarchie et l’impunité, et les femmes, principales victimes des violences, se sont réunies dans une association se battant pour l’alphabétisation et la défense des droits humains.

En Colombie, en Palestine, en Israël et en Russie, les femmes refusent la logique de guerre, le marché des armes et elles combattent pour sauver leurs fils et leur garantir une paix future.

Au Soudan, les femmes se sont distinguées en tant que véritables combattantes de paix, plus aptes que les hommes à dépasser les divisions entre ethnies. Elles ont formé plusieurs associations. L’une d’entre elles ("la voix des femmes soudanaises pour la paix") a ouvert des centres de construction de paix où elles cherchent à la faire naître à partir de la vie quotidienne.

Les femmes rwandaises se sont engagées dans la reconstruction, l’aide alimentaire et le réconfort après le génocide qui a ensanglanté le pays. Leur activisme les a menées à promulguer en 1997 la "déclaration de Kigali" où elles demandent à leurs gouvernements de "reconnaître le rôle de la femme dans la sauvegarde de la paix" et puisque la pauvreté est à la base de la plupart des conflits, elles les invitent à "donner la priorité aux politiques d’éradication de la pauvreté".

À ce jour, après l’oppression subie pendant cinq ans de régime des Talibans, les femmes afghanes se battent pour la reconstruction de leur pays.

Commentaire

La journaliste Marlène Tuininga accompagne le lecteur dans un voyage de connaissance des femmes et des pays où elles vivent. Les violences qu’elles ont subies ou qu’elles continuent à subir peuvent être visibles (comme les guerres) ou invisibles (conditions sociales, économiques), mais elles ont toutes en commun un grand désir de paix et de justice et un infatigable engagement pour le réaliser.

Leurs moyens financiers sont limités, mais la force qu’elles démontrent en tant qu’"artisanes de la paix" est grande et les aide à surmonter les difficultés dans un monde qui n’est pas encore prêt à reconnaître leur rôle. Il est incroyable de voir comment ces femmes désireuses de paix et de justice ne restent pas enfermées dans la douleur des souffrances vécues, mais comment elles relèvent la tête et s’engagent en première ligne pour leurs sœurs, leurs enfants et en faveur d’un avenir meilleur pour leur pays.

Comme nous l’ont enseigné les femmes indiennes et pakistanaises qui ont organisé une marche commune pour la paix, ou les femmes israéliennes et palestiniennes, une seule paix dépasse toute distinction de race, de religion et de camp.

L’originalité et l’importance de ce livre relève du fait qu’au premier plan ne se trouvent ni les guerres ni les violences, mais le combat pour la paix.

Merci à toutes ces femmes des quatre différents continents, de nous avoir confié leur vie, de nous avoir fait partager leurs souffrances et leur exemplarité, ainsi que de nous avoir transmis leur message de paix et d’espoir.