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, Paris, junio 2007

La guerre des 33 jours

La guerre d’Israël contre le Hezbollah au Liban et ses conséquences

Keywords: Geopolítica y paz | Mediación internacional para la paz | Conflicto israeli-libanés | Ejército nacional | Gobierno libanés | Trabajar para la reconstrucción después de una catátrofe para evitar la explosión de conflictos armados | Reformar las relaciones sociales para preservar la paz | Actuar para impedir una guerra | Oponerse a nivel internacional a la continuación de una guerra | Intervenir diplomáticamente para parar una guerra | Instaurar el alto el fuego | Líbano | Israel | Medio Oriente | Francia | Estados Unidos

Ref.: Gilbert Achcar, Michel Warschawski, Les éditions Textuel, 2006 Paris

Idiomas: francés

Tipo de documento:  Libro

Cet ouvrage présente une analyse de la guerre menée par Israël au Liban, du 12 juillet au 14 août 2006, et ses conséquences sur l’échiquier moyen-oriental.

La première partie de l’ouvrage retrace historiquement les origines de la création du Liban et de la naissance du Hezbollah, le parti de Dieu.

Depuis son existence en tant qu’Etat indépendant, le Liban a toujours été le terrain de conflits régionaux et internationaux. En effet, dans ses frontières dessinées en 1920 par les autorités du mandat colonial français sur la Syrie et le Liban, l’État libanais fut bâti sur un équilibre confessionnel précaire. La combinaison de facteurs structurels et conjoncturels aboutit en 1975 au déclenchement sur le sol libanais d’une guerre civile qui fut également une guerre régionale et internationale. La guerre civile libanaise se termina en 1990 avec les accords de Taëf (octobre 1989). Ceux-ci prévoyaient un rééquilibrage dans la répartition confessionnelle des pouvoirs. Le Hezbollah naîtra au Liban de la conjonction de 2 faits historiques majeurs : le choc de la révolution iranienne et de la situation créée au Liban, trois ans plus tard, par l’invasion israélienne de 1982.

Dans la deuxième partie du livre, l’auteur essaye d’interpréter la guerre dite des 33 jours et les objectifs qui ont poussés Israël à attaquer lourdement son voisin afin d’analyser le sens ultime du ralliement d’Israël à la politique étrangère américaine de l’après 11 Septembre.

Afin de comprendre ce qui était en jeu dans la deuxième guerre du Liban, ainsi que le contexte de l’après cessez-le-feu, l’auteur met en lumière les objectifs du conflit à partir du déroulement de l’offensive d’Israël jusqu’à la résolution 1701, qui signe en apparence la fin des hostilités mais ouvre en réalité « la plus grave crise qu’Israël ait eu à affronter depuis la guerre du Kippour en 1973 ».

 

En conclusion l’auteur essaye de mettre en perspective le conflit israélo-libanais et la nouvelle stratégie militaire américaine au Proche-Orient guidée par les néoconservateurs au pouvoir aux Etats-Unis.

Commentario

Liban : une crise inédite

Le Liban vit aujourd’hui une nouvelle crise mais sous une forme « inédite » pour le pays. Le conflit qui se consume en ce moment entre l’armée régulière libanaise et les membres de Fatah al-Islam, une milice sunnite intégriste retranchée dans le camp palestinien de Nahr el Bared, (dont les membres seraient originaires d’Arabie Saoudite, du Pakistan, d’Algérie, d’Irak, de Tunisie), est bien plus que le symbole d’une tentative de radicalisation religieuse de la politique et de la société libanaise (déjà elle-même fondée sur un très fragile compromis confessionnel).

Depuis 2004 une conjonction de facteurs internes et externes (le spectaculaire assassinat de Rafic Hariri en février 2005) avait démontré qu’une nouvelle crise multidimensionnelle se préparait. Mais il s’agit désormais d’une véritable crise internationale, dans la mesure où les Etats-Unis, Israël et la France ont cherché à modifier, à partir de l’arène libanaise, les équilibres de puissance au Moyen-orient :

  • Les Etats-Unis, en considérant une intervention au Liban comme la suite logique de leur politique de « démocratisation forcée » déboutée en Afghanistan et poursuivie en Irak.

  • Israël, en décidant d’intervenir au Liban pour affaiblir un allié de l’Iran (le Hezbollah), puissance qui menace son monopole dans la Région.

  • La France enfin, en rompant avec sa politique traditionnelle « d’amitié » à l’encontre du Liban et de la Syrie pour un Liban « libre et indépendant ».

La crise, ouverte au Liban depuis décembre 2006, ne peut donc se comprendre qu’à cause de trois éléments :

  • Les conséquences politiques de la guerre des trente-trois jours entre Israël et la résistance libanaise.

  • La structure interne du Liban - un régime fondé sur le confessionnalisme politique.

  • La situation régionale qui prévaut au Moyen-Orient et voit l’offensive américaine s’étendre à une multitude de fronts, du Liban à la Palestine, en passant par l’Irak, en se dirigeant vers l’Iran.

Le conflit politique actuel au Liban reste un conflit entre un bloc chiite allié à une forte majorité de chrétiens et à une minorité sunnite, et un autre bloc gouvernemental ralliant la quasi-totalité des Druzes, la majorité des sunnites et une partie des Chrétiens. Ces logiques confessionnelles sont aujourd’hui alimentées par la situation régionale et par les événements en cours en Irak. Une véritable guerre civile se développe entre sunnites et chiites, encouragée, alimentée et amplifiée par la politique américaine dans la région.

« Diviser pour mieux régner », tel semble être désormais la stratégie d’Israël et des Etats-Unis. Ces derniers ont favorisé l’opposition entre sunnites et chiites en Irak en théorisant une partition en trois zones, chiite, sunnite et kurde. En Palestine, il ne s’agit pas d’une guerre confessionnelle, mais d’une situation « latente » de guerre civile entre le Fatah et le Hamas, le Fatah étant largement encouragé et armé par les Etats-Unis et les puissances arabes saoudienne, égyptienne ou jordanienne.

Avec les menaces actuelles d’intervention des Etats-Unis en Iran, il y a désormais la promesse d’une nouvelle guerre : celle du Liban, en juillet et août 2006, n’aura été que le prologue d’une nouvelle phase offensive qui se jouera dans les prochains mois, et sur plusieurs fronts : au Liban, en Iran, en Irak, en Palestine, et dans la Péninsule arabique.

La fin du deuxième conflit au Liban établit le 11 août par la résolution 1701 du Conseil de Sécurité, a-t-il vraiment conduit les partie à une paix ? Gilbert Achacar n’a pas de doutes : il s’agit plutôt d’une trêve qui permet de poursuivre le conflit avec d’autres moyens.

D’abord, la résolution elle-même prévoit comme élément central dans l’arrêt des hostilités le désarmement du Hezbollah : qui aurait bien pu faire cela ? la force armée régulière du Liban ? la FINUL ? Est-ce que il ne s’agit pas plutôt d’une tentative pour créer les conditions d’un nouveau conflit interne au Liban voué à déstabiliser la Région en préparant ainsi le terrain pour une nouvelle intervention?