Le Sahara occidental et les frontières marocaines : l’influence marocaine dans l’ouest du Maghreb selon M Robert Rézette

L’auteur se propose ici de démontrer que le Sahara occidental, la Mauritanie et les régions frontalières à l’Algérie n’ont jamais cessé d’être sous l’influence politique, économique et culturelle du Maroc. Il situe l’intérêt porté au territoire du Sahara occidental par les parties au conflit dans le temps, ceci pour mieux saisir les intérêts des uns et des autres en cas de négociations entre les parties concernées. C’est ainsi que la revendication marocaine de ce territoire dès son accession à l’indépendance en 1956 tire ses raisons selon lui des droits historiques et humains qui lient les deux territoires, en plus de la continuité géographique. L’intérêt de l’Espagne pour ce territoire qu’il colonise en 1884, ne devient véritablement important qu’à partir de 1968, avec la découverte de riches gisements de phosphates. Les intérêts des Etats Marocain et Espagnol, bien que n’étant pas identiques, semblent avoir le même degré d’importance. Ainsi, monsieur Rézette entrevoit une menace de guerre qui lui paraît en même temps impossible à cause des intérêts en jeu; il prône donc un compromis pour éviter le conflit. Un compromis qui porterait sur la préservation des intérêts mutuels, d’une part les investissements espagnols sur le terrain, et d’autre part l’islam comme facteur de rassemblement et de cohésion irremplaçable entre Sahraouis et marocains autour du souverain chérifien.

Les cinq compromis possibles dégagés comme capables de concilier les intérêts légitimes des parties en présence tournent autour du référendum d’autodétermination, du partage du territoire, d’une administration tripartite où quadripartite, et enfin du rattachement au Maroc.

Toutes ces propositions tentent de mettre en garde contre les risques de création d’un pseudo-Etat Sahraoui, face à une richesse disproportionnée aux besoins des populations.

Commentaire

Cet ouvrage a été écrit avant le déclenchement du conflit armé entre le Maroc et le front polisario en 1975. Malgré les cinq propositions dégagées par monsieur Rézette, sa démonstration du caractère marocain du Sahara occidental indique sa préférence probable (et justifiée?) d’une solution allant dans le sens de l’intégration de ce territoire au Maroc. Cet ouvrage est toutefois très riche en histoire.