Fiche de document Dossier : Des savoirs pour la paix issus de pratiques de paix. Présentation d’un ensemble de publications.

Georges Dwailibi, Paris, avril 2005

Construire la Paix. Auteurs : Bérangère Cornet et Claire Moucharafieh

Éléments de réflexion à partir de pratiques des organisations non gouvernementales et de quelques instances nationales et internationales.

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Réf. : Fondation pour le Progrès de l'homme, Paris, 1994

Langues : français

Type de document : 

Ce dossier a été rédigé lors de la rencontre "Partenaires de Paix" réalisée en octobre 1993. Ces partenaires se sont exprimés sur la nécessité et le désir d’un travail collectif pour promouvoir la paix. Grâce aux échanges multiples sur des chantiers majeurs pour la construction de paix de chacun des acteurs, ils ont défini douze grands axes.

  • Axe 1

Cet axe est intitulé "Faire la conscience et la pratique du droit". Sous ce titre le document rappelle l’établissement du tribunal permanent des peuples qui est né en 1979 à Boulogne. Ce tribunal, bien que ses jugements soient reconnus et remis au Parlement européen et à la Cour européenne des droits de l’homme, n’est pas doté une structure permanente de suivi ni d’un budget suffisant. Un exemple concret y est donné, il concerne les droits des victimes de la purification ethnique en ex-Yougoslavie, où les tentatives de création d’un réseau d’avocats en Bosnie ont échoué. La Convention européenne des droits de l’homme constitue une référence unique. Selon ce document, l’idée de garantie collective des droits fondamentaux des individus est une véritable avancée dans l’histoire et dans la pratique du droit, car elle implique une limitation de la souveraineté des États.

  • Axe 2

Le deuxième axe est consacré à l’ingérence internationale. Le document observe que l’ingérence internationale n’a pas beaucoup de succès à son actif. Il préconise l’invention d’une nouvelle philosophie de l’action humanitaire.

  • Axe 3

Ce dossier met l’accent sur l’importance du dialogue et de la médiation (troisième axe), permettant ainsi le rapprochement des points de vue entre les protagonistes d’un conflit.

  • Axe 4

Un point très important est évoqué dans le quatrième axe : la construction d’une culture de paix, de démocratie et des droits de l’homme. Le travail d’Amnesty International y est cité, ainsi que celui d’autres institutions militant pour la paix, comme l’IFMAN de Haute-Normandie, le centre éducatif de Gaza et l’association Outreach au Cambodge.

  • Axe 5

La résolution non-violente des conflits est traitée dans le cinquième axe. La non-violence est considérée comme une philosophie et une sagesse qu’il faut appréhender.

  • Axe 6

Puisque la guerre détruit tout ce qui a été construit, il faut apprendre à construire tout ce qui a été détruit, pour sortir de ce traumatisme même avant la fin d’une guerre. C’est l’idée du sixième axe qui nous donne des exemples concernant entre autres l’ex-Yougoslavie, la Palestine et le Liban. Dans ces pays, des associations ont pu organiser des travaux auxquels participaient les citoyens, ce qui a permis à ces derniers de se réunir.

  • Axe 7

Dans la même perspective, le septième axe évoque le souci de préserver la société civile et de la consolider. Le cas libanais est largement étudié, le document souligne la nécessité de travailler sur l’éducation de la citoyenneté, c’est-à-dire avoir le sentiment d’appartenir à un État et non à des groupes religieux, qui ne font qu’envenimer les hostilités entre les citoyens du même pays.

Incontestablement lors d’une guerre, la population subit un phénomène très périlleux appelé "déplacement de population". Ce déplacement provoque la présence de cette population dans des zones qui lui sont étrangères.

  • Axe 8

Dans le huitième axe, le document aborde le problème des réfugiés. Ces derniers doivent être accompagnés d’un véritable plan de réhabilitation et de réinsertion.

  • Axe 9

Cette réinsertion doit être appliquée également aux victimes de la guerre civile (neuvième axe). Dans le cas de ces victimes, une attention particulière doit être apportée aux conditions morales et mentales de cette catégorie de population.

  • Axe 10

De même que les civils, les militaires aussi doivent faire l’objet d’une réinsertion adéquate dans la vie civile de la société (dixième axe). Cette réinsertion ne doit pas se limiter à la simple démilitarisation, mais elle doit être poursuivie jusqu’à l’intégration complète de ces combattants dans la société.

  • Axe 11

La réconciliation nationale (onzième axe) est jugée primordiale afin que le pays puisse sortir définitivement d’une guerre. Mais ce document met l’accent sur la relation entre l’impunité et cette réconciliation. Le plus souvent, après la fin d’une guerre, des lois d’amnistie sont promulguées. Bien que les rédacteurs de ce document émettent des réserves sur ces lois, ils considèrent finalement qu’il est important de tourner une page bouleversante sans pour autant oublier les événements, et ce, pour éviter la récidive.

  • Axe 12

Puisqu’une guerre n’est pas réalisable sans la possession des armes, il faut limiter la possession des armes parmi la population et procéder à une politique de reconversion des armements. Dans le douzième axe de ce document, on donne l’exemple d’une campagne canadienne qui avait comme slogan "un F-18 pour la paix", et dont l’idée principale était d’octroyer un fonds pour la paix d’un montant équivalent au prix d’un avion F-18.

Commentaire

Ce document aborde plusieurs questions, en rapport direct avec les différents conflits dans le monde, que ce soit le travail des ONG, le manque de dialogue national, l’absence d’une volonté internationale, la résolution non-violente des conflits ou la favorisation des conditions de la transition démocratique et de consolidation de la société civile.

Il donne aussi des exemples de conflits en montrant comment il est possible de tirer, de chaque conflit, des leçons pour construire la paix, et ce, à tous les niveaux.

L’originalité du document réside dans le fait qu’il s’est appuyé sur le témoignage de différents acteurs de terrain : sur des cas concrets dans des pays ayant connu la guerre. Les rédacteurs de ce document se sont basés sur le travail élaboré dans ces pays ainsi que sur des études réalisées par des centres de recherches et des ONG. L’association des deux perspectives est intéressante.